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Channel: Grèce – Je pleure sans raison que je pourrais vous dire
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Αρλέτα [Arléta] (1945-2017) |Μια φορά θυμάμαι [Mia forá thymámai]

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Αρλέτα [Arléta] (1945-2017). Μια φορά θυμάμαι [Mia forá thymámai]. Γιώργος Παπαστεφάνου [Giṓrgos Papastefánou], paroles ; Γιάννης Σπανός [Giánnis Spanós], musique.
Αρλέτα, chant et guitare. Grèce, Ελληνική Ραδιοφωνία Τηλεόραση (ΕΡΤ) [Radio Télévision hellénique (ERT)], vers 1966.
Note : Γιάννης Σπανός [Giánnis Spanós], le compositeur de cette chanson, a débuté sa carrière en France sous le nom de Yani Spanos, d’abord comme pianiste-accompagnateur, puis comme compositeur (par exemple pour l’album Complainte amoureuse, sur des textes de Verlaine, Desnos, Aragon, Éluard et d’autres, publié par Juliette Gréco en 1969). Voir l’article qui lui est consacré dans Wikipédia.

Arléta a été, dans les années 60, l’une des vedettes du Νέο κύμα [Néo kýma] (« nouvelle vague », ainsi nommée en référence à la Nouvelle vague française, bien qu’il se soit agi d’un mouvement purement musical). Elle est restée, jusqu’à sa mort l’an dernier, en 2017, extrêmement populaire en Grèce. En dépit d’un accident cardiaque qui l’a laissée partiellement paralysée en 2008, elle continuait à se produire en public. En France, elle est apparue à une ou deux reprises au côtés de Georges Moustaki.

Μια φορά θυμάμαι [Mia forá thymámai] (Il était une fois… je m’en souviens) est l’une de ses chansons les plus connues de l’époque « Néa kýma ». Elle est extraite de son premier album, simplement intitulé Αρλέτα, paru en 1966. Son style évoque un peu Joan Baez – et plus encore Françoise Hardy, non ?

 
Νύχτα βροχερή άδειο το χέρι
ψάχνει να σε βρει μα δεν το ξέρει
πού θα σε βρει
Nuit pluvieuse ; la main vide
cherche à te trouver et ne sait pas
où te trouver
Μια φορά θυμάμαι μ’ αγαπούσες τώρα βροχή
μια φορά θυμάμαι μου μιλούσες τώρα σιωπή
Il était une fois… tu m’aimais, je m’en souviens, et à présent : la pluie
Il était une fois… tu me parlais, je m’en souviens, et à présent : le silence
Πέτρωσ’ η φωνή και πώς να κλάψει
που ’φυγες εσύ έχουν ανάψει
χίλιοι καημοί
La voix s’est pétrifiée : comment pleurer ?
Tu es parti, faisant naître mille fois
Le mal de toi
Μια φορά θυμάμαι μ’ αγαπούσες τώρα βροχή
μια φορά θυμάμαι μου μιλούσες τώρα σιωπή
Il était une fois… tu m’aimais, je m’en souviens, et à présent : la pluie
Il était une fois… tu me parlais, je m’en souviens, et à présent : le silence
Θα ’ρθει το πρωί και θα περάσει
θα με λυπηθεί θα με ξεχάσει
όπως κι εσύ
Le matin viendra et passera
Il aura pitié de moi et puis il m’oubliera,
Comme toi
Μια φορά θυμάμαι μ’ αγαπούσες τώρα βροχή
μια φορά θυμάμαι μου μιλούσες τώρα σιωπή
Il était une fois… tu m’aimais, je m’en souviens, et à présent : la pluie
Il était une fois… tu me parlais, je m’en souviens, et à présent : le silence
Γιώργος Παπαστεφάνου [Giṓrgos Papastefánou]. Μια φορά θυμάμαι [Mia forá thymámai] (1966).
Γιώργος Παπαστεφάνου [Giṓrgos Papastefánou]. Il était une fois… je m’en souviens, traduit de Μια φορά θυμάμαι [Mia forá thymámai] (1966) L. & L.

Note sur la traduction : je ne parle pas le grec. Cette traduction n’est donnée qu’à titre indicatif. Elle a été réalisée à partir d’une traduction automatique, de traductions espagnole et italienne extraites du site stixoi.info, et de divers outils : dictionnaire bilingue en ligne, tableau des conjugaisons des verbes grecs, etc.

L’enregistrement studio publié, extrait de l’album Αρλέτα [Arléta] de 1966 :

Αρλέτα [Arléta] (1945-2017). Μια φορά θυμάμαι [Mia forá thymámai]. Γιώργος Παπαστεφάνου [Giṓrgos Papastefánou], paroles ; Γιάννης Σπανός [Giánnis Spanós], musique.
Αρλέτα, chant et guitare. Extrait de l’album Αρλέτα [Arléta]. Grèce, 1966.


Ήταν καμάρι της αυγής – Il était la splendeur de l’aube | Mános Hadjidákis, Federico García Lorca

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La traduction grecque de la pièce de Lorca Bodas de sangre (Noces de sang) réalisée par Níkos Gátsos (1911-1992), et représentée en avril 1948 au Théâtre d’art (Θέατρο Τέχνης) de Károlos Koun à Athènes, comportait une musique de scène composée par Mános Hadjidákis (1925-1994) : cinq chansons et de la musique instrumentale.

Ήταν καμάρι της αυγής [‘Ītan kamári tīs avgís] (« Il était la splendeur de l’aube ») fait partie du dernier tableau de la pièce et correspond au passage suivant du texte original de Lorca :

MUJER. (Entrando y dirigiéndose a la izquierda.)
Era hermoso jinete,
y ahora montón de nieve.
Corrió ferias y montes
y brazos de mujeres.
Ahora, musgo de noche
le corona la frente.
FEMME, entrant et se dirigeant vers la gauche.
C’était un beau cavalier,
et maintenant tas de neige.
Il courait les foires et les bois
et les bras des femmes.
Maintenant, la mousse de la nuit
couronne son front.
Federico García Lorca (1898-1936). Bodas de sangre (1931). Extrait (acto III, cuadro último).
Federico García Lorca (1898-1936). Noces de sang. Extrait (acte III, dernier tableau), traduit de Bodas de sangre (1931) par Albert Bensoussan.

J’ignore si, dans le spectacle de 1948, la chanson s’ajoute à ce passage – dont elle est une adaptation assez fidèle, avec cependant un peu de texte ajouté –, ou si elle s’y substitue.

L’extrait que voici provient du second enregistrement intégral de sa musique de scène réalisé par Hadjidákis en 1972 (avec la voix de Fléry Dandonáki, son interprète favorite) :

Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ndantōnákī (Fléry Dandonáki)] (1937-1998). Ήταν καμάρι της αυγής [‘Ītan kamári tīs avgī́s]. Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos (Níkos Gátsos)], paroles, d’après Federico García Lorca ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Hatzidákis (Mános Hadjidákis)], musique. Extrait de Extrait de Γειτονιές Του Φεγγαριού [Geitoniés tou feggarioú], d’après Bodas de sangre de Federico García Lorca.
Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ndantōnákī (Fléry Dandonáki)], chant ; accompagnement d’orchestre ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Hatzidákis (Mános Hadjidákis)], direction ; Βασίλης Τενίδης [Vasílīs Tenídīs], arrangements. Grèce, 1972.

Ήταν καμάρι της αυγής
και καβαλάρης όμορφος.
Τώρα μια χούφτα χιόνι.
Il était la splendeur de l’aube,
Un beau cavalier,
Et le voici une poignée de neige.
Γύρισε κάμπους και βουνά
και πανηγύρια πέρασε
στην αγκαλιά των κοριτσιών.
Il courait les plaines et les monts
Passait de fête en fête
Aux bras des femmes.
Ποιος το ‘λπιζε να γίνουνε
τα μούσκλια τα νυχτιάτικα
στεφάνι στα μαλλιά του;
Qui aurait voulu
Qu’à présent la mousse de la nuit
Lui couronne le front ?
Νίκος Γκάτσος [Níkos Gátsos] (1911-1992), d’après Federico García Lorca (1898-1936). Ήταν καμάρι της αυγής [‘Ītan kamári tīs avgī́s] (1948).
Νίκος Γκάτσος [Níkos Gátsos] (1911-1992), d’après Federico García Lorca (1898-1936). Il était la splendeur de l’aube, traduit de Ήταν καμάρι της αυγής [‘Ītan kamári tīs avgī́s] par L. & L., à partir de la traduction espagnole disponible sur le site stixoi.info.

« Il était la splendeur de l’aube » a connu d’assez nombreuses reprises par différents interprètes. Par exemple celle-ci, par Arléta en 1967 :

Αρλέτα [Arléta] (1945-2017). Ήταν καμάρι της αυγής [‘Ītan kamári tīs avgī́s]. Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos (Níkos Gátsos)], paroles, d’après Federico Garcia Lorca ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Hatzidákis (Mános Hadjidákis)], musique.
Αρλέτα [Arléta], chant et guitare. Grèce, 1967.

La Chanson de Tessa | Mouloudji, Irène Joachim, Éllī Paspalá

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La plus connue des versions de La Chanson de Tessa est probablement celle enregistrée en 1954 par Mouloudji (1922-1994) — qui prend quelques libertés avec le texte :

Mouloudji (1922-1994) | La Chanson de Tessa, op. 44a. Jean Giraudoux, paroles ; Maurice Jaubert, musique. Extrait de la pièce de théâtre Tessa, la nymphe au cœur fidèle (1934), de Jean Giraudoux (1882–1944), d’après le roman The Constant Nymph (1924) de Margaret Kennedy (1896–1967).
Mouloudji, chant ; accompagnement d’orchestre ; Michel Legrand, direction. France, 1954.

À la suite de Mouloudji, plusieurs chanteurs de « variétés », comme on disait alors (Jacques Douai, Michèle Arnaud et d’autres, jusqu’à Valérie Lagrange en 1966) ont mis La chanson de Tessa à leur répertoire. Dans sa version originale, la chanson est pourtant destinée à un duo, celui formé par Lewis et Tessa, les deux personnages principaux de la pièce de théâtre Tessa, la nymphe au cœur fidèle de Jean Giraudoux (1882–1944), représentée pour la première fois au Théâtre Louis Jouvet, à Paris, le 14 novembre 1934.

Tessa, en réalité une adaptation d’une pièce anglaise intitulée The Constant Nymph (1926), elle-même tirée du roman éponyme de l’écrivaine anglaise Margaret Kennedy (1896–1967), bénéficiait en effet d’une musique de scène, composée par Maurice Jaubert (1900-1940).

Quelques enregistrements, exécutés par des chanteuses lyriques, ont précédé celui de Mouloudji dès les années 1940. Par exemple celui de la soprano Irène Joachim (1913-2001), dont la Bibliothèque nationale référence une publication de 1948, avec accompagnement au piano de Jean Germain. Celui-ci, splendide, est plus tardif : il a été réalisé par la radio et fait partie d’un récital diffusé le 11 novembre 1959. Irène Joachim y est accompagnée par une autre pianiste, Nadine Desouche :

Irène Joachim (1913-2001) | La Chanson de Tessa, op. 44a. Jean Giraudoux, paroles ; Maurice Jaubert, musique. Extrait de la pièce de théâtre Tessa, la nymphe au cœur fidèle (1934), de Jean Giraudoux (1882–1944), d’après le roman The Constant Nymph (1924) de Margaret Kennedy (1896–1967).
Irène Joachim, soprano ; Nadine Desouche, piano. Enregistré le 23 mai 1959. France : Radiodiffusion Télévision Française, 1959.

Mais voici une troisième version de La chanson de Tessa, très surprenante et tout aussi belle que les deux précédentes. Elle est interprétée par la chanteuse grecque Έλλη Πασπαλά [Éllī Paspalá], née en 1957, sur son premier album, daté de 1988, sur lequel on trouve aussi, entre autres merveilles, Youcali, de Kurt Weill :

Έλλη Πασπαλά [Éllī Paspalá] | La Chanson de Tessa, op. 44a. Jean Giraudoux, paroles ; Maurice Jaubert, musique. Extrait de la pièce de théâtre Tessa, la nymphe au cœur fidèle (1934), de Jean Giraudoux (1882–1944), d’après le roman The Constant Nymph (1924) de Margaret Kennedy (1896–1967).
Έλλη Πασπαλά [Éllī Paspalá], chant ; Θεόδωρος Κοτεπάνος [Theódōros Kotepános], arrangements et direction d’orchestre.
Extrait de l’album Στη Λάμψη του Φεγγαριού [Stī Lámpsi tou Fengarioú]. Grèce, 1988.

LEWIS, chante et avec une ferveur qui stupéfie les autres
Reste ici bas, mon cœur fidèle
Si tu t’en vas la vie est ma peine éternelle.

SUZANNE. — Maman, je peux prendre un des gâteaux empoisonnés ?
PAULINA. — Chut.

LEWIS
Si tu meurs, les oiseaux se tairont pour toujours
Si tu es froide, aucun soleil ne brûlera…
Au matin, la joie de l’aurore
Ne lavera plus mes yeux…
Tout autour de ta tombe, les rosiers épanouis
Laisseront pendre et flétrir leurs fleurs !
La beauté mourra avec toi,
Mon seul amour…

TESSA
Si je meurs, les oiseaux ne se tairont qu’un soir
Si je meurs, pour une autre un jour tu m’oublieras.
De nouveau la joie de vivre
Alors lavera ton regard.
Au matin tu verras la montagne illuminée
Sur ma tombe t’offrir mille fleurs.
La beauté revivra sans moi,
Mon seul amour !

Un silence, chacun est assez impressionné.

KATE, qui a écouté du haut de la galerie. — C’est bien.
LINDA. — Trop bien, si vous voulez mon avis.
PAULINA. — C’est à vous, Lewis !

Lewis ne répond pas.

LEWIS. — A quel moment chantons-nous que le Pape avait mis du contrepoison ?

Jean Giraudoux (1882-1944). Tessa : la nymphe au cœur fidèle (1934), adapté de The Constant Nymph (1926), de Margaret Kennedy (1896-1967) et Basil Dean (1888-1978). Acte premier, premier tableau, scène 13.

Θάνος Μικρούτσικος [Thános Mikroútsikos] (1947-2019)

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Athanásios « Thános » Mikroútsikos (1947-2019), compositeur et homme politique grec, est mort il y a quelques semaines à peine, juste avant le changement d’année. France Musique s’est chargée de publier sur son site une notice à son sujet, dans laquelle est inséré le splendide enregistrement de Οι γερόντοι [Oi geróntoi] (« Les vieillards ») par María Dimitriádi, sur un poème de Yannis Ritsos. Pas de notice Wikipédia en français (mais il en existe une en anglais). Liens ci-dessous.

Ce qui suit provient d’un autre projet, intitulé Κρατάει χρόνια αυτή η κολώνια (« Cette eau de toilette dure des années », d’après une traduction automatique), mené avec la parolière Lína Nikolakopoúlou et la chanteuse Haris Alexiou, bien connue à l’étranger, notamment en France.

Les paroles de Μια πίστα από φώσφορο [Mia písta apó fósforo] sont assez énigmatiques, à commencer par le titre, dont l’équivalent littéral serait « Une piste de phosphore ». J’ai dû m’appuyer sur plusieurs traductions, notamment anglaises, pour établir une version française qui se tienne à peu près (mais dont je ne garantis aucunement l’exactitude). Beaucoup extrapolent cette « piste » en « piste de danse », sans que ce détail éclaire beaucoup le texte dans son ensemble.

Χάρις Αλεξίου [Cháris Aleksíou] = Haris AlexiouΜια πίστα από φώσφορο [Mia písta apó fósforo]. Λίνα Νικολακοπούλου [Lína Nikolakopoúlou], paroles ; Θάνος Μικρούτσικος [Thános Mikroútsikos], musique.
Χάρις Αλεξίου [Cháris Aleksíou] = Haris Alexiou, chant ; Θύμιος Παπαδόπουλος [Thýmios Papadópoúlos], arrangements et direction musicale.
Extrait de l’album Κρατάει χρόνια αυτή η κολώνια [Kratáei chrónia avtí ī kolónia]. Grèce, ℗ 1990.


Αν ήτανε το έδαφός σου πρόσφορο
θα σου `φτιαχνα μια πίστα από φώσφορο
με δώδεκα διαδρόμους
δώδεκα τρόμους
με βύσματα κι εντάσεις φορητές
με πείσματα κι αεροπειρατές

Si ton sol le permettait
Je ferais pour toi une piste de phosphore
Avec douze couloirs,
Douze terreurs,
Remplie de prises et d’intensités portables
D’entêtements et de pirates de l’air.

Αν ήτανε η αγκαλιά σου όαση
θα σου `φερνα δισκάκια για ακρόαση
στο λίκνισμα της άμμου
στάλα η καρδιά μου
κι η διψασμένη μου ψυχή στρατός
και πάνω της ζωής ο αετός

Si ton étreinte était une oasis
Je t’apporterais des disques à écouter.
Dans le balancement du sable
Mon cœur est une goutte,
Mon âme assoiffée est une armée
Au-dessus de laquelle plane l’aigle de la vie.

Όνειρα όνειρα
φλόγες μακρινές μου
Του φευγιού μου όνειρα
κι άγνωστες φωνές μου

Rêves, rêves,
Flammes lointaines,
Mes rêves de fuite,
Voix inconnues.

Κοιμήσου εσύ κι εγώ θα ονειρεύομαι
σαν ήσυχος θεός θα εκπορεύομαι
απ’τ’άσπρο σου το χιόνι
δίχως σεντόνι
στα νύχια του κακού τη νύχτα αυτή
κι ο θάνατος λυπάται να κρυφτεί

Dors, et moi je rêverai.
Tel un dieu serein j’émergerai
De ta neige blanche
Sans linceul
Entre les griffes du mal, cette nuit même,
Et la mort est trop dépitée pour se cacher.
Λίνα Νικολακοπούλου [Lína Nikolakopoúlou]. Μια πίστα από φώσφορο [Mia písta apó fósforo] .
.
Λίνα Νικολακοπούλου [Lína Nikolakopoúlou]. Une piste de phosphore, traduit de : Μια πίστα από φώσφορο [Mia písta apó fósforo] par L. & L., à partir de plusieurs traductions anglaises et italienne.

Mia písta apó fósforo, paru en Grèce en 1990, a connu une version turque dès l’année suivante (Her şeyi yak, par Sezen Aksu), puis une version française, une bulgare – et aussi une version italienne, fruit d’une collaboration entre le compositeur Thános Mikroútsikos et la chanteuse Milva dans le cadre d’un album intitulé Volpe d’amore (« Renard d’amour » – renard est féminin en italien), publié en Grèce en 1994 et diffusé ensuite plus largement sous le titre Milva canta Thanos Mikroutsikos (1998).

Entièrement réécrite par l’auteur-compositeur-interprète Maurizio Piccoli, Mia písta apó fósforo s’est transformée en Il canto di un’Eneide diversa (« Le chant d’une autre Énéide »).

MilvaIl canto di un’Eneide diversa . Maurizio Piccoli, paroles ; Θάνος Μικρούτσικος [Thános Mikroútsikos], musique. Adaptation italienne de Μια πίστα από φώσφορο [Mia písta apó fósforo], paroles originales grecques de Λίνα Νικολακοπούλου [Lína Nikolakopoúlou].
Milva, chant ; Natale Massara, arrangements. Enregistrement : Polysound Studio, Athènes (Grèce).
Extrait de l’album Volpe d’amore / Milva. Grèce, ℗ 1994.


Se nei tuoi occhi avessi bombe al fosforo
E quei miracoli di sole al Bosforo,
La lingua del serpente più velenoso,
Bruciassi nuvole nel cuore tuo,
Noi forse torneremmo a vivere.

Si tu avais dans les yeux des bombes au phosphore
Et ces miracles de soleil du Bosphore,
La langue du serpent le plus venimeux,
Si tu brûlais des nuages dans ton coeur,
Alors peut-être, nous pourrions revivre.

Se la tua carne fosse ancora un’oasi,
Olimpo da salire, inebriandosi,
Il canto amico di un’Eneide diversa,
Nei tuoi fondali costruirei città,
Noi forse torneremmo a vivere

Si ta chair était encore une oasis
Un Olympe grisant à escalader,
Le chant ami d’une autre Énéide,
Dans tes entrailles je construirais des villes,
Et peut-être, nous pourrions revivre.

Sognerò, sognerò
D’ incontrarti un po’ a sud
Pregherò, pregherò
Oggi fiamme inventerò

Je rêverai
De te rencontrer vers le Sud,
Je prierai
J’inventerai des flammes.

Se la tua notte fosse ancora musica,
Un’onda di ritorno o solo fisica,
Non più quel tuo lenzuolo d’ansia scaduta
Ma solo un volo come d’aquila,
Noi forse torneremmo a vivere.

Si ta nuit était encore musique,
Flot de ressac ou seulement physique,
Et non plus ton drap d’angoisse périmée,
Mais un vol comme celui d’un aigle,
Alors peut-être, nous pourrions revivre.
Maurizio Piccoli. Il canto di un’Eneide diversa .
.
Maurizio Piccoli. Le chant d’une autre Énéide, traduit de : Il canto di un’Eneide diversa par L. & L.

Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], Paul Éluard • L’amoureuse

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Encore un peu de la Grèce – et de la France aussi, celle d’il y a presque cent ans.

Au programme de son tout premier album, paru en 1980, Néna Venetsánou a fait figurer cinq chansons, composées par elle-même, sur des poèmes de Paul Éluard extraits de divers recueils. L’amoureuse provient de Capitale de la douleur (1926).

Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou] • L’amoureuse. Poème de Paul Éluard ; Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], musique.
Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], chant ; Τάσος Καρακατσάνης [Tásos Karakatsánīs], arrangements et direction.
Enregistré à : Polysound Studio, Athènes (Grèce).
Extrait de l’album Στα Ελληνικά τραγούδια της [Sta Ellīniká tragoúdia tīs] ; Chante Paul Eluard / Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou]. Grèce, ℗ 1980.

Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s’engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s’évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.
Paul Éluard (1895-1952). L’amoureuse. Dans : Capitale de la douleur (1926, première publication).

Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], Paul Éluard • En vertu de l’amour

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Néna Venetsánou a composé et interprété plusieurs chansons sur des poèmes de Paul Éluard. En voici une deuxième : En vertu de l’amour. Le poème, daté de 1946, a été publié l’année suivante dans le recueil Le temps déborde.

Néna Venetsánou a résidé quelques années en France dans sa jeunesse. Elle y a travaillé le chant auprès de sa compatriote, la grande mezzo Írma Kolássi (1918-2012).

Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou] • En vertu de l’amour. Poème de Paul Éluard ; Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], musique.
Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], chant ; Τάσος Καρακατσάνης [Tásos Karakatsánīs], arrangements et direction.
Enregistré à : Polysound Studio, Athènes (Grèce).
Extrait de l’album Στα Ελληνικά τραγούδια της [Sta Ellīniká tragoúdia tīs] ; Chante Paul Eluard / Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou]. Grèce, ℗ 1980.

J’ai dénoué la chambre où je dors, où je rêve,
Dénoué la campagne et la ville où je passe,
Où je rêve éveillé, où le soleil se lève,
Où, dans mes yeux absents, la lumière s’amasse.

Monde au petit bonheur, sans surface et sans fond,
Aux charmes oubliés sitôt que reconnus,
La naissance et la mort mêlent leur contagion
Dans les plis de la terre et du ciel confondus.

Je n’ai rien séparé mais j’ai doublé mon cœur.
D’aimer, j’ai tout créé : réel, imaginaire,
J’ai donné sa raison, sa forme, sa chaleur
Et son rôle immortel à celle qui m’éclaire.
Paul Éluard (1895-1952). En vertu de l’amour (27 novembre 1946). Dans : Le temps déborde (1947, première publication).

Trio Kymata • Θλιμμένη Κυριακή [Thlimménī Kyriakí]

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Continuation de cette petite saison grecque de janvier.

Le trio Kymata, formé en France en 2016, est composé de Maria Simoglou, originaire de Salonique (chant, percussions), Iacob Maciuca (violon) et Kevin Seddiki (guitare, percussions et direction artistique). Son répertoire est fait de traditionnels grecs ou roumains ou de compositions originales. Dans le cas de Θλιμμένη Κυριακή [Thlimménī Kyriakí], il s’agit d’une adaptation grecque d’une célèbre chanson hongroise du début des années 30, réputée pour ses vertus désespérantes : Szomorú Vasárnap, popularisée en France par Damia sous le titre Sombre dimanche (1936).

Kymata TrioΘλιμμένη Κυριακή [Thlimménī Kyriakí]. Maria Simoglou, paroles ; Rezső Seress, musique. Adaptation grecque de Szomorú Vasárnap (1933), paroles originales hongroises de László Jávor.
Trio Kymata, ensemble instrumental et vocal (Maria Simoglou, chant ; Iacob Maciuca, violon ; Kevin Seddiki, guitare) ; Trio Kymata, adaptation & arrangement ; Kevin Seddiki, direction artistique) ; Anne Laurin, prise de son ; Csaba Tóth Bagi, mixage.
Vidéo : Isabelle Montoya, réalisation, montage ; Antonio Carola, cadrage.
Bande-son extraite de l’album Kymata. France, ℗ 2017, © 2018.


Ήταν σαν σήμερα μια Κυριακή
μ’ εκατοντάδες λευκά λουλούδια
που σε περίμένα με προσμονή
τα όνειρα γίναν του πένθους τραγούδια.
Τώρα τα δάκρυα πέφτουν γλυκά
θλίψη τα λόγια μου τα λατρευτά
Θλιμμένη Κυριακή.

C’était un dimanche comme aujourd’hui
avec des centaines de fleurs blanches
je t’attendais avec impatience
les rêves sont devenus des chants de deuil.
Maintenant les larmes coulent doucement
mes mots si chers sont devenus tristesse.
Sombre dimanche.

Θα ‘ναι σαν σήμερα μια Κυριακή
που οι προσευχές μου θα ηχούνε στ’αυτιά σου
μα η ψυχή μου δε θα ‘ναι εκεί
για ν’ αντικρύσει ξανά τη δικιά σου.
Με τη στερνή μου αναπνοή
σε χαιρετάω, αγάπη γλυκιά μου.
Θλιμμένη Κυριακή.

Ce sera un dimanche comme aujourd’hui
quand mes prières sonneront dans tes oreilles
mais mon âme ne sera pas là
pour revoir la tienne en face.
Avec mon dernier souffle
je te dis au revoir, mon cher amour.
Sombre dimanche.
Maria Simoglou. Θλιμμένη Κυριακή [Thlimménī Kyriakí].
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Maria Simoglou. Sombre dimanche, traduit de : Θλιμμένη Κυριακή [Thlimménī Kyriakí] par Reguina Hatzipetrou-Andronikou. Source : livret d’accompagnement de l’album « Kymata », © Buda musique 2018

Kymata Trio
Kymata (2017)

Kymata. France, 2017
Kymata / Kymata Trio (Maria Simoglou, chant, percussions ; Iacob Maciuca, violon ; Kevin Seddiki, guitare, percussions, direction artistique) ; Anne Laurin, prise de son ; Csaba Tóth Bagi, mixage ; produit par Karim Seddiki & Klaus Wildner.
Production : France : Magic Takadin, ℗ 2017.

Enregistrement : France, abbaye de Noirlac (Cher), 19 au 21 octobre 2017. Mixage : Hongrie, Budapest, studio Péter Kaszás, 15 et 16 décembre 2017.

CD : Buda musique, © 2018. – Distribution (France) : Socadisc. – EAN 3341348603278

Έλλη Πασπαλά [Éllī Paspalá] • Memed αγάπη μου [Memed agápī mou]

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Cette chanson, Memed αγάπη μου [Memed agápī mou] (« Memed mon amour ») est extraite de la bande originale du film brito-yougoslave Memed, my hawk (« Memed, mon faucon », 1984) réalisé par Peter Ustinov, adaptation du fameux roman Memed le mince de Yaşar Kemal.

Pour l’essentiel, la musique du film est l’œuvre de Mános Hadjidákis, qui a eu recours pour les paroles de l’unique chanson de la b.o. à son ami Níkos Gátsos (1911 ou 1914-1992), et pour le chant à la belle voix d’Élli Paspalá.

Έλλη Πασπαλά [Éllī Paspalá] • Memed αγάπη μου [Memed agápī mou]. Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos), paroles ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), musique.
Έλλη Πασπαλά [Éllī Paspalá], chant ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), arrangements et direction.
Extrait de la bande originale du film Memed γεράκι μου [Memed geráki mou] = Memed, my hawk (Royaume-Uni, Yougoslavie, 1984), Peter Ustinov, réalisation. Grèce, ℗ 1984.


Κάποιος περνά
μες στα βουνά
κάθε φορά
στο κάλεσμα πιστός.

Quelqu’un passe
à travers la montagne
chaque fois
fidèle à l’appel.

Αχ
ποιος είν’ αυτός,
είν’ ο μεγάλος
πράσινος αϊτός.

Ah
Qui est-ce ?
C’est le grand
aigle vert.

Κάθε φορά
απλώνει τη χαρά
στα κορφοβούνια τα χλωρά.

Chaque fois
Il répand la joie
sur les crêtes vertes.

Κάθε φορά
μ’ ολάνοιχτα φτερά
φέρνει του ήλιου τα κλαδιά
για τα παιδιά.

Chaque fois,
Les ailes grandes ouvertes
Il apporte les rayons du soleil
Aux enfants.

Κάποιος περνά
μες στα βουνά
κάθε φορά
στο κάλεσμα πιστός.

Quelqu’un passe
à travers la montagne
chaque fois
fidèle à l’appel.

Αχ
ποιος είν’ αυτός,
είν’ ο μεγάλος
άρχοντας αϊτός.

Ah
Qui est-ce ?
C’est le seigneur,
le grand aigle.

Κάποιος περνά
μες στα βουνά
κάθε φορά
στον πόνο του κλειστός.

Quelqu’un passe
à travers la montagne
chaque fois
reclus dans sa douleur.

Αχ
ποιος είν’ αυτός
είν’ ο θλιμμένος
έφηβος Χριστός.

Ah
Qui est-ce ?
C’est le Christ adolescent
accablé de tristesse.

Κάθε φορά
αγιάζει τα νερά
στα περιγιάλια τ’ αρμυρά.

Chaque fois
il bénit les eaux
salées des rivages.

Κάθε φορά
στου κόσμου την πυρά
ρίχνει του ονείρου τα κλειδιά
για τα παιδιά.

Chaque fois
Sur le brasier du monde
il jette les clés du rêve
pour les enfants.

Κάποιος περνά
μες στα βουνά
κάθε φορά
στον πόνο του κλειστός.

Quelqu’un passe
à travers la montagne
chaque fois
reclus dans sa douleur.

Αχ
ποιος είν’ αυτός
είν’ ο θλιμμένος
άρχοντας Χριστός.

Ah
Qui est-ce ?
C’est le Christ adolescent
accablé de tristesse.
Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) (1911 ou 1914-1992). Memed αγάπη μου [Memed agápī mou] (1984).
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Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) (1911 ou 1914-1992). Memed mon amour, traduit de : Memed αγάπη μου [Memed agápī mou] (1984) par L. & L., à partir d’une traduction espagnole (source : stixoi.info)


Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou] • Οι Ελληνίδες οροσειρές [Oi Ellīnídes oroseirés]

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Les femmes grecques sont comparables aux montagnes de leur pays.

Voilà ce que dit cette chanson.

Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou]Οι Ελληνίδες οροσειρές [Oi Ellīnídes oroseirés]. Μπέτυ Κομνηνού [Béty Komnīnoú], paroles ; Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], musique.
Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], chant ; Γιάννης Κ. Ιωάννου [Giánnīs K. Iōánnou], arrangements et direction musicale.
Extrait de l’album Νέα γη [Néa gī] / Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou]. 1ère publication : Grèce, 1996.

Από το Μαίναλο στο Χελμό
κι από την Πίνδο μέχρι την Ίδη,
είδα τα δέντρα και τα πουλιά
με τη Σοφία και την Ειρήνη.
Du Ménale au Chelmos
Et du Pinde au mont Ida
J’ai vu les arbres et les oiseaux
Avec Sophie et Irène.
Τις Ελληνίδες οροσειρές
μ’ όλα τα δέντρα τους ανθισμένα,
ντυμμένες χρώματα πορφυρά,
ίδιες μ’ εμένα και μ’ εσένα.
Les montagnes grecques
Avec leurs arbres en fleurs
Vêtues de pourpre
Sont semblables à toi et moi.
Φέραν ακμή στην παρακμή,
μέσ’ στην ποδιά τους είχαν μια σκήτη,
δώσαν στην πέτρα τη λευκή,
την Αθηνά και την Αφροδίτη.
Elles ont amené prospérité et décadence
Dans leur tablier, un ermitage.
Elles ont donné à la pierre blanche
Athéna et Aphrodite.
Κάθε λογής, δώσαν, καρπούς,
φέραν το μέλι σε κάθε σπίτι
κι ας τις πουλάνε για μια δραχμή,
στα πανηγύρια, κάθε Τρίτη.
Elles ont donné toutes sortes de fruits
Elles ont apporté le miel dans chaque maison
Même si on le vend pour trois sous
À la foire du mardi.
Οι Ελληνίδες οροσειρές,
στις συμφορές, στους παγετώνες,
διάβαζαν τ’ άστρα τ’ ουρανού,
αγέρωχες μέσ’ στους αιώνες.
Les montagnes grecques,
Dans les désastres, dans les glaciers,
Lisaient les étoiles du ciel,
Fières à travers les siècles.
Κρύψαν ονόματα ιερά,
τη μυθική μας ιστορία,
την Αντιγόνη, τη Ζωή,
την Αρετή κι Ελευθερία.
Elles ont caché des noms sacrés
de notre histoire mythique,
Antigone, Zoé [la Vie],
Arété [la Vertu], Eleutheria [la Liberté].
Όρθιες, στο ύψος της στιγμής,
λάμψαν τη νύχτα σαν τις λαμπάδες,
‘χάσαν παιδιά στις πυρκαγιές
οι Ελληνίδες οροσειρές.
Droites, toujours à la hauteur des situations
Elles ont brillé la nuit comme des cierges
Elles ont perdu des enfants dans les incendies
Les montagnes grecques.
Σου κόβεται η αναπνοή
σαν αντικρίζεις τις Ελληνίδες,
ατίθασες και σοβαρές
κι ας κάνεις ότι δεν τις είδες.
On a le souffle coupé
Quand on croise les Grecques,
Indomptables et graves,
Même quand on feint de ne pas les voir.
Οι Ελληνίδες οροσειρές
έχουν τα φώτα τους αναμμένα,
έχουνε σώμα και καρδιά,
μοιάζουν μ’ εσένα και μ’ εμένα,
μ’ εσένα, μ’ εμένα.
Les montagnes grecques
ont leurs lumières allumées
Elles ont un corps et une âme,
Elles te ressemblent,
Elles me ressemblent.
Μπέτυ Κομνηνού [Béty Komnīnoú]. Οι Ελληνίδες οροσειρές [Oi Ellīnídes oroseirés]. Μπέτυ Κομνηνού [Béty Komnīnoú]. Les montagnes grecques, traduit de Οι Ελληνίδες οροσειρές [Oi Ellīnídes oroseirés] par Solange Matthey. Source : livret d’accompagnement du CD Νέα γη = New earth = Nouvelle terre / Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], Music Box International, 2000.

Immortalité

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Αθανασία [Athanasía] signifie « Immortalité ». La chanson de Mános Hadjidákis (1925-1994) qui porte ce titre, composée sur un poème de Níkos Gátsos (1911 ou 1914-1992), est extraite d’un album conçu et dirigé par Hadjidákis lui-même, paru en 1976 et auquel elle donne son titre. Elle y était interprétée par Dímitra Galáni (on peut l’entendre à la fin du billet). On ne saurait cependant ignorer cette vibrante version de l’incomparable Fléry Dandonáki, avec un accompagnement de piano probablement exécuté par Hadjidákis.


Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ntantōnákī] (Fléry Dandonáki) (1937-1998)Αθανασία [Athanasía]. Poème de Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), musique.
Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ntantōnákī] (Fléry Dandonáki), chant ; [Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis) ?], piano.
Grèce, 1980 ?

Τι ζητάς Άθανασία στο μπαλκόνι μου μπροστά,
δε μου δίνεις σημασία κι η καρδιά μου πώς βαστά.
Σ’ αγαπήσανε στον κόσμο βασιλιάδες, ποιητές,
κι ένα κλωναράκι δυόσμο δεν τους χάρισες ποτές.
Que cherches-tu là, devant, sur mon balcon, Athanasia ?
Tu ne me prêtes aucune attention et pourtant, comme mon cœur t’est fidèle !
Les rois et les poètes du monde entier t’ont chérie
Mais toi, tu ne leur as jamais offert le moindre brin de menthe.
Είσαι σκληρή σαν του θανάτου τη γροθιά,
μα ‘ρθαν καιροί που σε πιστέψαμε βαθιά.
Κάθε γενιά δική της θέλει να γενείς,
Ομορφονιά που δε σε κέρδισε κανείς.
Tu es dure comme les griffes de la mort
Il y eut pourtant des époques où nous avons tout espéré de toi,
Chaque génération a voulu faire de toi sa jeune femme
Aucune jamais n’a pu te conquérir.
Τι ζητάς Άθανασία στο μπαλκόνι μου μπροστά,
ποια παράξενη θυσία η ζωή να σου χρωστά.
Ήρθαν διψασμένοι Κροίσοι, ταπεινοί προσκυνητές,
κι απ’ του κήπου σου τη βρύση δεν τους δρόσισες ποτές.
Que cherches-tu là, devant, sur mon balcon, Athanasia ?
De quel étrange sacrifice la vie t’est-t-elle redevable ?
Assoiffés, des Crésus comme d’humbles pèlerins sont venus vers toi
Mais tu ne leur a pas permis de boire à la fontaine de ton jardin.
Είσαι σκληρή σαν του θανάτου τη γροθιά,
μα ‘ρθαν καιροί που σε πιστέψανε βαθιά.
Κάθε γενιά δική της θέλει να γενείς,
Ομορφονιά που δε σε κέρδισε κανείς.
Tu es dure, comme les griffes de la mort
Il y eut pourtant des époques où nous avons tout espéré de toi,
Chaque génération a voulu faire de toi sa jeune femme,
Aucune jamais n’a pu te conquérir.
Νίκος Γκάτσος (1911 ou 1914-1992). Αθανασία [Athanasía] (vers 1976). Νίκος Γκάτσος [Níkos Gátsos] (1911 ou 1914-1992). Athanasía (Immortalité), trad. de Αθανασία [Athanasía] (vers 1976) par projethomere.com (avec quelques retouches). Source : stixoi.info.

Δήμητρα Γαλάνη [Dímītra Galánī]Αθανασία [Athanasía]. Poème de Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), musique.
Δήμητρα Γαλάνη [Dímītra Galánī], chant ; Θανάσης Πολυκανδριώτης [Thanásīs Polykandrótīs], bouzouki ; Γεράσιμος Μηλιαρέσης [Gerásimos Mīliarésīs], Δημήτρης Φάμπας [Dīmítrīs Fámpas], guitare ; Ανδρέας Ροδουσάκης [Andréas Rodousákīs], basse ; Αλίκη Κρίθαρη [Alíkī Krítharī], harpe ; Δημήτρης Βράσκος [Dīmítrīs Vráskos], mandoline ; Λευτέρης Ψωμιάδης [Levtérīs Psōmiádīs], piano ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), direction.
Extrait de l’album Αθανασία / Μάνος Χατζιδάκις, Νίκος Γκάτσος. Grèce, 1976.

Amélia Muge &Μιχάλης Λουκοβίκας [Michálīs Loukovíkas] • Nostalgia. Cantar de emigração

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Este parte, aquele parte
e todos, todos se vão
Galiza ficas sem homens
que possam cortar teu pão
Rosalía de Castro (1837-1885). Adaptation portugaise José Niza (1938-2011). Cantar de emigração (1880, adaptation 1970). Extrait.

Celui-ci part, celui-là part
Et tous et tous ils s’en vont
Galice, tu restes sans hommes
Qui puissent couper ton pain

Nostalgia se trouve dans l’un des deux albums luso-grecs qu’Amélia Muge (voir : Amélia Muge | Havemos de nos ver outra vez) a conçus et enregistrés en collaboration avec le musicien grec Μιχάλης Λουκοβίκας [Michálīs Loukovíkas]. C’est un titre en deux parties, l’une grecque, sous-titrée Το παράπονο του μετανάστη (« la plainte de l’immigrant »), la seconde portugaise, sous-titrée Cantar de emigração (« Chant d’émigration »).

C’est ce volet portugais qu’on peut entendre ci-dessous. Sa composition évoque la technique de collage largement employée par Lula Pena pour son chef-d’œuvre Troubadour (2010) : on y trouve en effet, entrelacés avec du matériau original des deux musiciens, des bribes de deux œuvres préexistantes : le lancinant Cantar de emigração, sur un poème de la Galicienne Rosalia de Castro évoquant l’émigration massive des travailleurs galiciens vers l’Amérique latine au XIXe siècle (« Este parte, aquele parte… »), et Run Run se fué pa’l Norte, de Violeta Parra – dont le sujet n’est pourtant pas à proprement parler l’émigration. On y distingue en outre un écho de Sodade, la chanson cap-verdienne popularisée par Cesária Évora.


Amélia Muge & Μιχάλης Λουκοβίκας [Michálīs Loukovíkas]Nostalgia. Cantar de Emigração. Amélia Muge & Μιχάλης Λουκοβίκας [Michálīs Loukovíkas]. Contient des extraits de :
Cantar de emigração. Poème original de Rosalía de Castro ; José Niza, adaptation portugaise et musique.
Run Run se fué pa´l Norte. Violeta Parra, paroles & musique.
Amélia Muge, Μιχάλης Λουκοβίκας [Michálīs Loukovíkas], Teresa Campos, Rita Maria & Catarina Moura, chant ; Amélia Muge, guitare « braguesa », percussion ; Μιχάλης Λουκοβίκας [Michálīs Loukovíkas], percussion, accordéon ; António Quintino, contrebasse ; Ricardo Parreira, guitare portugaise… et d’autres.
Extrait de l’album Archipelagos : passagens / Amélia Muge, Michales Loukovikas. Portugal, ℗ 2018.

Σωτηρία Μπέλλου [Sotiría Béllou] • Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná]

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Septembre est désormais inéluctable. Mais la voix puissante et singulière de Sotiría Béllou (1921-1997) est là pour conjurer cette rentrée qui s’avance. Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná] (« Les montagnes me font écho ») est un rebétiko de Vassílīs Tsitsánīs.

Σωτηρία Μπέλλου [Sotiría Béllou] (1921-1997)Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná]. Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs], paroles et musique. Paroles parfois attribuées à Ευτυχία Παπαγιαννοπούλου [Eftychía Papagiannopoúlou].
Σωτηρία Μπέλλου [Sotiría Béllou], chant ; Σούλα Δάκη [Soúla Dákī], deuxième voix ; instrumentistes innommés.
Vidéo : ΕΡΤ [ERT] (Ελληνική Ραδιοφωνία Τηλεόραση, [Ellinikí Radiofonía Tileórasi]), production. Grèce, date inconnue.


Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά
περνούν οι ώρες θλιβερές
σ’ ένα παλιό ρολόι
κι εγώ τους αναστεναγμούς
τους παίζω κομπολόι

Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure
Les heures sombres s’écoulent
Sur une horloge fatiguée
Et j’égrène mes soupirs
Comme sur un chapelet.

Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά

Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure.

Στενάζω απ’ τις λαβωματιές
κι απ’ τις δικές σου μαχαιριές
λαβωματιές με γέμισες
και μ’ έφαγαν οι πόνοι
και στη φωτιά που μ’ έριξες,
τίποτα δε με σώνει

Je gémis sous tes blessures
Sous tes coups de poignard
Je ne suis plus que blessure
Éperdue de douleur
Et de cette fournaise où tu m’as jetée
Nul ne peut me sauver.

Αντιλαλούνε τα βουνά,
σαν κλαίω εγώ τα δειλινά

Les montagnes me font écho
Le soir lorsque je pleure.

Εμπάφιασ’ απ’ τα ντέρτια μου
κι απ’ τα πολλά σεκλέτια μου
κουράγιο είχα στη ζωή,
μα τώρα που σε χάνω
θα είναι προτιμότερο για μένα να
πεθάνω

Je n’en peux plus de ma souffrance
Ni de mes tourments infinis
J’avais foi en la vie
Mais puisque je te perds
Il ne me reste
Qu’à mourir.
Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs] (1915-1984). Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná] (1947). Parfois attribué à Ευτυχία Παπαγιαννοπούλου [Eftychía Papagiannopoúlou] (1893-1972).
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Βασίλης Τσιτσάνης [Vassílīs Tsitsánīs] (1915-1984). Parfois attribué à Ευτυχία Παπαγιαννοπούλου [Eftychía Papagiannopoúlou] (1893-1972). Les montagnes me font écho, trad. par L. & L. de Αντιλαλούνε τα βουνά [Antilaloúne ta vouná] (1947).
Traduction réalisée à partir de la traduction italienne publiée dans : Stixoi.info et de la traduction anglaise publiée dans : Dalaras Internet Community.

Μαρινέλλα [Marinélla] • Σύνορα η αγάπη δεν γνωρίζει [Sínora ī agápī den gnōrízei]

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Un peu de variété grecque démodée, ça ne fait pas de mal. La chanteuse, Marinella, est accompagnée par le groupe « Les Athéniens » auquel appartenait Nana Mouskouri à ses débuts.

Μαρινέλλα [Marinélla]Σύνορα η αγάπη δεν γνωρίζει [Sínora ī agápī den gnōrízei]. Σώτια Τσώτου [Sótia Tsótou], paroles ; Κώστας Χατζής [Kóstas Chatzís], musique.
Μαρινέλλα [Marinélla], chant ; Les Athéniens (Οι Αθηναίοι), ensemble vocal et instrumental ; Αδελφοί Τζαβάρα [Frères Tzavára], guitare et chant.
Captation : Athènes, scène musicale Zoom, novembre 1976.
Vidéo : Δάφνη Τζαφέρη [Dáfnī Tzaférī], réalisation. ΕΡΤ [ERT] (Ελληνική Ραδιοφωνία Τηλεόραση [Ellinikí Radiofōnía Tileórasī]), production. Grèce, 1976.


Άσε με να κάτσω πλάι σου
κι ό,τι θέλεις συλλογίσου,
δε θα σου μιλήσω, δε θα σου μιλήσω.
Μίλα με τους άλλους γύρω σου
για ν’ ακούω τη φωνή σου,
σε παρακαλώ, σε παρακαλώ.

Laisse-moi m’asseoir près de toi
Et pense à ce que tu veux.
Je ne te parlerai pas, je ne te parlerai pas.
Toi, parle aux autres, à ceux qui t’entourent,
Que je puisse entendre ta voix,
S’il te plaît, s’il te plaît.

Σύνορα η αγάπη δε γνωρίζει,
πόσο σ’ αγαπώ, πόσο σ’ αγαπώ.
Γέρνεις και ο ίσκιος σου μ’ αγγίζει
κι εγώ ριγώ, κι εγώ ριγώ.

L’amour ne connaît pas de limites,
Comme je t’aime, comme je t’aime !
Tu te penches et ton ombre me touche
et je frissonne, et je frissonne.

Άσε με απ’ το ποτήρι σου
μια γουλιά να πιω ακόμα,
δίψασα πολύ, δίψασα πολύ.
Φεύγει η ζωή και χάνεται
και τ’ αφίλητό μου στόμα
καίει για ένα φιλί, καίει για ένα φιλί.

Laisse-moi boire encore
Une gorgée dans ton verre.
Que j’avais soif, que j’avais soif !
La vie s’en va et se perd
et ma bouche, qu’aucune bouche n’a effleurée
brûle pour un baiser, brûle pour un baiser.
Σώτια Τσώτου [Sótia Tsótou] (1942-2011). Σύνορα η αγάπη δεν γνωρίζει [Sínora ī agápī den gnōrízei].
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Σώτια Τσώτου [Sótia Tsótou] (1942-2011). L’amour ne connaît pas de limites, trad. par L. & L. de Σύνορα η αγάπη δεν γνωρίζει [Sínora ī agápī den gnōrízei], à partir d’une traduction italienne. Source : stixoi.info..

Kymata • Οσμάν Αγάς [Osmán Agás]

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KymataΟσμάν Αγάς [Osmán Agás]. Paroles & musique traditionnelles (Asie Mineure / Grèce).
Kymata, ensemble instrumental et vocal (Maria Simoglou, chant ; Iacob Maciuca, violon ; Kevin Seddiki, guitare & percussions) ; Kevin Seddiki & Kymata, adaptation & arrangement ; Kevin Seddiki, direction artistique).
Vidéo : Isabelle Montoya, réalisation, montage ; Antonio Carola, cadrage.
Bande-son extraite de l’album Kymata. France, ℗ 2017, © 2018.


Ήθελα να `ρθω να σ’ εύρω,
μ’ έπιασε ψιλή βροχή, Οσμάν Αγά

Je voulais venir te retrouver
Une pluie fine m’en a empêché, Osman Aga*.

Ας ερχόσουνε να μ’ εύρεις,
κι ας γενούσουνε παπί, Οσμάν Αγά

J’aurais aimé que tu viennes me retrouver
Quitte à être tout trempé, Osman Aga.

Βρήκα ρούχα να σ’ αλλάξω,
πάπλωμα να κοιμηθείς, Οσμάν Αγά

J’ai trouvé des vêtements pour te changer,
Un duvet pour que tu dormes, Osman Aga.

Αγκαλιά να σε ζεστάνει
και γλυκά να ονειρευτείς, Οσμάν Αγά

J’ai des bras pour te réchauffer
et pour que tu fasses de doux rêves, Osman Aga.
Traditionnel d’Asie Mineure / Grèce. Οσμάν Αγάς [Osmán Agás].
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Traditionnel d’Asie Mineure / Grèce. Osman Agas, traduit de : Οσμάν Αγάς [Osmán Agás] par Reguina Hatzipetrou-Andronikou. Source : livret d’accompagnement de l’album « Kymata », France, Buda musique, © 2018.
*Officier ottoman.

Kymata
Kymata (2017)

Kymata. France, 2017
Kymata / Kymata Trio (Maria Simoglou, chant, percussions ; Iacob Maciuca, violon ; Kevin Seddiki, guitare, percussions, direction artistique) ; Anne Laurin, prise de son ; Csaba Tóth Bagi, mixage ; produit par Karim Seddiki & Klaus Wildner.
Production : France : Magic Takadin, ℗ 2017.

Enregistrement : France, abbaye de Noirlac (Cher), 19 au 21 octobre 2017. Mixage : Hongrie, Budapest, studio Péter Kaszás, 15 et 16 décembre 2017.

CD : Buda musique, © 2018. – Distribution (France) : Socadisc. – EAN 3341348603278

Angélique Ionatos

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Voici bien l’une des nouvelles les plus tristes de cette année disgracieuse : la mort d’Angélique Ionatos, annoncée hier.

Son album le plus célèbre, le splendide Sappho de Mytilène (1991), enregistré en duo avec Néna Venetsánou, est constitué de poèmes de Sappho ― traduits en grec moderne par Odysséas Elýtis ―, choisis et mis en musique par elle-même.

C’est de cet album qu’est extrait Πάλι πάλι ο έρωτας` [Páli páli o érōtas] : À nouveau, à nouveau l’amour.

À lire :

Angélique Ionatos (Αγγελική Ιονάτου) (1954-2021) & Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou]Πάλι πάλι ο έρωτας` [Páli páli o érōtas]. Poème de Σαπφώ [Sapphṓ], adapté en grec moderne par Οδυσσέας Ελύτης [Odysséas Elýtis] ; Angélique Ionatos, musique.
Angélique Ionatos, chant, guitare ; Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], chant ; Henri Agnel, oud, percussion, zarb ; Christian Boissel, synthétiseur, hautbois, flûte ; Jean-François Roger, tabla, vibraphone, percussion ; Bruno Sansalone, clarinette, clarinette basse ; Christian Boissel, arrangements.
Enregistrement : 1990.
Extrait de l’album Sappho de Mytilène / Angélique Ionatos, Néna Venetsanou. France, ℗ 1991.


Πάλι πάλι ο έρωτας` ο έρωτας με παιδεύει
και πώς να τον παλέψω Ατθίδα μου` που
αυτός με τα φαρμάκια και τις γλύκες του
μου κόβει τα ήπατα το τέρας!
κι εσύ πάει με βαρέθηκες`
κάνεις φτερά το ξέρω για την Ανδρομέδα
ποια `ναι λοιπόν αυτή που σε ξετρέλανε
η χωριάτα που μήτε
καν πώς να κρατήσει το φουστάνι της πάνω
από τον αστράγαλο δεν ξέρει;

Eros encore, le délieur de membres,
me secoue, doux-amer invincible animal.
Atthis, il t’est devenu odieux de penser
à moi, et vers Andromède tu voles.
Eros qui donne la douleur
Eros qui tisse les mensonges
Eros encore a ébranlé mon cœur
comme un vent de montagne s’abattant sur les chênes.
Σαπφώ [Sapphṓ] (0612?-0557? av. J.-C.). Adaptation en grec moderne : Οδυσσέας Ελύτης [Odysséas Elýtis] (1911-1996). Για την Ατθίδα.
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Σαπφώ [Sapphṓ] (0612?-0557? av. J.-C.). De nouveau l’amour, traduction partielle de Pascal Charvet, extraite de : Sappho, Poèmes et fragments, la Délirante, 1989. Reproduit dans le livret d’accompagnement de l’album Sappho de Mytilène / Angélique Ionatos, Néna Venetsanou. France, Auvidis, ℗ 1991.


Μακριά. Loin.

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Vitrine à Brescia (Lombardie, Italie), 29 juin 2021
Vitrine à Brescia (Lombardie, Italie), 29 juin 2021

Θα ’θελα αυτήν την μνήμη να την πω…
Μα έτσι εσβήσθη πια… σαν τίποτε δεν απομένει —
γιατί μακριά, στα πρώτα εφηβικά μου χρόνια κείται.

Δέρμα σαν καμωμένο από ιασεμί…
Εκείνη του Αυγούστου — Αύγουστος ήταν; — η βραδιά…
Μόλις θυμούμαι πια τα μάτια· ήσαν, θαρρώ, μαβιά…
Α ναι, μαβιά· ένα σαπφείρινο μαβί.
Κωνσταντίνος Καβάφης [Kōnstantínos Kaváfīs] (1863-1933). Μακριά [Makriá] (1914).

Je voudrais raconter ce souvenir…
Mais le voici effacé désormais… Il n’en subsiste presque rien —
car il gît loin, très loin dans ma prime jeunesse.

La peau comme du jasmin…
Cette soirée d’août — était-ce en août ? — une soirée…
C’est à peine si je me rappelle les yeux ; ils étaient bleus, je crois…
Ah oui, bleus ; d’un bleu de saphir.
Constantin Cavafy = Κωνσταντίνος Καβάφης [Kōnstantínos Kaváfīs] (1863-1933). Loin. Dans : En attendant les barbares et autres poèmes, trad. du grec, préfacé et annoté par Dominique Grandmont, Gallimard, 2003 (Poésie ; 283), ISBN 978-2-07-030305-2. P. 97.

Amália Rodrigues (1920-1999)Gaivota. Alexandre O’Neill, paroles ; Alain Oulman, musique.
Amália Rodrigues, chant ; instrumentistes non identifiés.
Vidéo : [Carlos Vilardebó?], réalisation. Portugal, vers 1963.

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Vitrine à Brescia (Lombardie, Italie), 29 juin 2021

Theodorákis par Angélique Ionatos

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Míkīs Theodorákis (Μίκης Θεοδωράκης) est mort hier, très âgé.

Sa musique vocale, on le sait, a été portée et disséminée dans le monde entier par une pléthore d’artistes, María Farantoúri (Μαρία Φαραντούρη) surtout. Quant à Néna Venetsánou (Νένα Βενετσάνου), elle est, à ma connaissance, la seule à avoir enregistré ses dix mélodies françaises composées à Paris, en 1958, sur des poèmes d’Éluard (Elle va s’éveiller d’un rêve noir et bleu, Près de l’aigrette du grand pont, etc.).

Angélique Ionatos est morte cet été elle aussi, le 7 juillet dernier, à seulement 67 ans. En 1994, elle avait consacré un album entier à des chansons du vieux maître grec : Mia thalassa = Μια θάλασσα : Ionatos chante Theodorakis et Dimitra Manda. Les poèmes sont de Dīmītra Mantá (Δήμητρα Μαντά) dont on sait peu de chose, quelques lignes dans le livret d’accompagnement du CD : « Dimitra Manda est née à Tripoli. […] Son œuvre est aussi bien scientifique que littéraire. Elle a publié des études et articles relatifs à l’esthétique et la philosophie de l’art […] ».

L’album s’ouvre sur Ο κύκλος του νερού [O kýklos tou neroú] (« Le cycle de l’eau »), suivi de Μια θάλασσα [Mia thálassa] (« Une mer »), dont voici une captation magnifique en dépit de la piètre qualité de l’image, d’origine inconnue.

Angélique Ionatos (Αγγελική Ιονάτου) (1954-2021)Ο κύκλος του νερού [O kýklos tou neroú], suivi de Μια θάλασσα (Τέτοια στιγμή) [Mia thálassa (Tétoia stigmī)]. Poèmes de Δήμητρα Μαντά [Dīmītra Mantá] ; Μίκης Θεοδωράκης [Míkīs Theodōrákīs], musique.
Angélique Ionatos, chant ; Christian Boissel, piano ; [?], violoncelle; Renaud Garcia-Fons, contrebasse.
Captation : aucune information.
Vidéo : aucune information (1994 ?).

Κάθε βροχή και μία μουσική
έτσι όπως κλείνει ο κύκλος του νερού
κι η μοναξιά μου μέσα του ανθίζει

Δήμητρα Μαντά [Dīmītra Mantá]. Ο κύκλος του νερού [O kýklos tou neroú].

Chaque pluie est une musique
Tout comme s’achève le cycle de l’eau
Et ma solitude à l’intérieur de lui fleurit.
Δήμητρα Μαντά [Dīmītra Mantá]. Le cycle de l’eau, traduit de Ο κύκλος του νερού [O kýklos tou neroú] par Angélique Ionatos. Source : Angélique Ionatos, Mia thalassa = Μια θάλασσα : Ionatos chante Theodorakis et Dimitra Manda [CD], Auvidis, 1994 (livret d’accompagnement).

………

Τέτοια στιγμή νά `ρθεις
που η μέρα σβήνει
μες στα φλογισμένα σώματα των βράχων
και το φεγγάρι αντίστροφα μετράει τα βήματά του
νά `ρθεις τέτοια στιγμή
που ο ήλιος γέρνει
στην αγκαλιά μιας θάλασσας γεμάτης μουσική.

Δήμητρα Μαντά [Dīmītra Mantá]. Μια θάλασσα (Τέτοια στιγμή) [Mia thálassa (Tétoia stigmī)].

C’est le moment de venir
Alors que le jour s’éteint
dans les corps enflammés des rochers
Et la lune compte à rebours ses pas.
Viens, en cet instant
Où le soleil se couche
Dans une mer remplie de musique.
Δήμητρα Μαντά [Dīmītra Mantá]. Une mer (C’est le moment), traduit de Μια θάλασσα (Τέτοια στιγμή) [Mia thálassa (Tétoia stigmī)] par Angélique Ionatos. Source : Angélique Ionatos, Mia thalassa = Μια θάλασσα : Ionatos chante Theodorakis et Dimitra Manda [CD], Auvidis, 1994 (livret d’accompagnement).

Angélique Ionatos (1954-2021)
Mia thalassa = Μια θάλασσα (1994)
Angélique Ionatos (1954-2021). Mia thalassa = Μια θάλασσα (1994)Mia thalassa = Μια θάλασσα : Ionatos chante Theodorakis et Dimitra Manda / Angélique Ionatos ; Christian Boissel, orchestration ; poèmes de Dimitra Manda ; musiques de Mikis Theodorakis. — Production : France : Auvidis, ℗ 1994.

CD : Auvidis, 1994. — Auvidis A 6202. EAN 3298490062029.

Theodorákis par Édith Piaf

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Édith Piaf aussi a chanté Theodorákis, à l’occasion du film Les amants de Teruel de Raymond Rouleau (France, 1961, sorti en 1962).

C’est un film étonnant, dansé, dont l’impression visuelle évoque certaines peintures surréalistes, de Dalí notamment. Il s’agit de fait d’une adaptation cinématographique du « ballet-drame » éponyme conçu et mis en scène par le même Raymond Rouleau, sur une musique de Theodorákis. Le ballet a été créé en 1959 à Paris, par Ludmila Tcherina et sa compagnie qui sont également les protagonistes du film.

Je ne sais pas dans quelle mesure les séquences dansées du film reprennent la chorégraphie du ballet original, ni si la musique du ballet est reprise intégralement dans le film (pour lequel des musiques de liaison, qualifiées au générique de « composition métaphonique », ont été demandées à Henri Sauguet) ; en tout cas le thème musical principal du film, qu’on entend dès le générique et qui revient ensuite comme un leitmotiv, a été ajouté. C’est sur ce thème qu’Édith Piaf enregistre en 1962, sous la direction de Theodorákis lui-même, la chanson Les amants de Teruel, avec des paroles de Jacques Plante.

Édith Piaf (1915-1963)Les amants de Teruel. Jacques Plante, paroles ; Μίκης Θεοδωράκης [Míkīs Theodōrákīs], musique.
Édith Piaf, chant ; accompagnement d’orchestre ; Μίκης Θεοδωράκης [Míkīs Theodōrákīs], direction.
D’après la bande originale du film Les amants de Teruel (France, 1962), Raymond Rouleau, réalisateur.
France, ℗ 1962.

Ce thème n’est pourtant pas une composition originale de Theodorákis, qui s’est en réalité contenté de recycler pour Les amants de Teruel une œuvre antérieure. Réalisée en 1950 ou 1952 sur un poème de son frère Yannis et intitulée Όμορφη πόλη [Ómorfī pólī] (« Belle ville »), cette musique constitue la première des quatre chansons de son cycle Λιποτάκτες [Lipotáktes] (« Déserteurs »), créé au disque en 1961 par Theodorákis lui-même — avec sa voix grêle. En voici la version de Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], enregistrée en 1994.

Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou]Όμορφη πόλη [Ómorfī pólī]. Γιάννης Θεοδωράκης [Giánnīs Theodōrákīs], paroles ; Μίκης Θεοδωράκης [Míkīs Theodōrákīs], musique.
Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou], chant ; Σαράντης Κασσάρας [Sarántīs Kassáras], arrangement et direction. Enregistrement : Athènes (Grèce), Crystal recording studios, du 20 avril au 24 mai 1994.
Première publication dans l’album Εικόνες [Eikónes] = Icônes / Νένα Βενετσάνου [Néna Venetsánou]. Grèce, ℗ 1994.


Όμορφη πόλη φωνές μουσικές
απέραντοι δρόμοι κλεμμένες ματιές
ο ήλιος χρυσίζει χέρια σπαρμένα
βουνά και γιαπιά πελάγη απλωμένα

Belle ville, voix, musiques,
Rues sans fin, regards volés.
Le soleil dore les mains qui se séparent,
Montagnes et chantiers, comme une mer immense.

Θα γίνεις δικιά μου πριν έρθει η νύχτα
τα χλωμά τα φώτα πριν ρίξουν δίχτυα
θα γίνεις δικιά μου

Tu seras mienne avant que la nuit vienne,
Avant que les pâles lumières jettent leurs filets.
Tu seras mienne.

Η νύχτα έφτασε τα παράθυρα κλείσαν
η νύχτα έπεσε οι δρόμοι χαθήκαν

La nuit tombe, les fenêtres sont closes.
La nuit est tombée, les rues ont disparu.
Γιάννης Θεοδωράκης [Giánnīs Theodōrákīs] (1932-1996). Όμορφη πόλη [Ómorfī pólī] (1950?).
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Γιάννης Θεοδωράκης [Giánnīs Theodōrákīs] (1932-1996), traduction approximative de Όμορφη πόλη [Ómorfī pólī] (1950?). La texte français a été réalisé à partir de plusieurs traductions dans des langues diverses recueillies sur l’Internet.

Apparition d’Amália Rodrigues en Grèce • Neste dia nevoento (Hadjidákis, 1963)

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Voici qu’Amália Rodrigues est apparue aux Grecs le jour même du 22e anniversaire de sa mort, le 6 octobre dernier. Ce jour-là une chaîne de la radio publique grecque a fait entendre un enregistrement d’elle, totalement inconnu — contrairement à certains autres « inédits » qui circulent sur le Web. Il s’agit d’une chanson en forme de fado, intitulée Neste dia nevoento (« En ce jour brumeux »), dont la musique aurait été composée pour elle par nul autre que Mános Hadjidákis (1925-1994). L’enregistrement en question proviendrait de Carte blanche à Manos Hadjidakis, une émission de près d’une heure que la télévision française avait consacré au maître grec en 1963. On trouve en effet l’archive de cette émission référencée au catalogue de l’INA (Institut national de l’audiovisuel), base « Archives TV Pro » — avec son sommaire détaillé qui confirme, dans une formulation légèrement vacillante, la présence au programme d’Amália Rodrigues : « […] HADJIDAKIS qu’on voit à l’harmonium, où son secrétaire lui amène un télégramme lui demandant une chanson pour Amalia RODRIGUEZ – chanson qu’il compose en se rendant aussitôt envoyée sous forme de bande magnétique, par avion, jusqu’aux studios das la télévision où Amalia en fait un fado ». Le visionnage n’en est accessible qu’aux professionnels de l’audiovisuel et aux chercheurs.

L’auteur des paroles n’est pas identifié. Le texte est d’ailleurs assez étrange : on dirait un pastiche de fado tant il est cousu de poncifs du genre. Sa principale qualité est de parfaitement épouser la mélodie, de « bien tomber » sur la musique, comme on dirait d’un vêtement. Comme on l’entend, Amália fait pourtant de cette chanson un véritable fado (sa voix était alors dans sa décennie d’or des années 1960, celle de sa plus grande splendeur, tandis que son art du chant et de l’interprétation atteignait sa plénitude).

Amália Rodrigues (1920-1999)Neste dia nevoento. Auteur du texte non identifié ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Hadjidákis], musique.
Amália Rodrigues, chant ; instrumentistes non identifiés.
Extrait de la bande son de l’émission Carte blanche à Manos Hadjidakis. Production : France, Radiodiffusion-télévision française (RTF), 1963. Première diffusion : RTF, 25 mars 1963.


Neste dia nevoento
Vejo o céu cinzento e vejo o mar.
Neste dia tão cinzento,
Nessa voz do vento à beira-mar,
Senti ao som das trindades
Saudades de quem sou,
Ao ouvir na voz do vento
O tempo que passou.

En ce jour brumeux
Je vois le ciel gris, je vois la mer.
Et en ce jour si gris,
Dans la voix du vent sur le rivage,
M’est venue au son de l’angélus
La nostalgie de moi-même
Dans cette voix du vent
Qui est celle du temps qui passe.

Com ardor, longe de ti, amor,
Cantei o nosso amor,
Julguei morrer.
Meu amor, a vida é sem sabor
Longe do teu amor,
Não sei viver.

Avec ardeur, loin de toi mon amour,
J’ai chanté notre amour
Et j’ai cru mourir.
Mon amour, la vie est sans saveur.
Loin de toi, mon amour,
Je ne sais pas vivre.

As gaivotas voam todas
Dando voltas tontas sobre o mar
São como as penas de amor
Dançando em redor do meu penar
Suspirei à beira-cais
Meus ais longe de ti
E ouvi à beira-mar
O luar falar de ti.

Les mouettes tournoient
Comme des folles sur la mer,
Semblables aux maux d’amour
Qui dansent autour de mon chagrin.
Au bord du quai,
Loin de toi j’ai soupiré
Tandis que sur le rivage
Le clair de lune parlait de toi.

Com ardor, longe de ti, amor,
Cantei o nosso amor,
Julguei morrer.
Meu amor, a vida é sem sabor
Longe do teu amor,
Não sei viver.

Avec ardeur, loin de toi mon amour,
J’ai chanté notre amour
Et j’ai cru mourir.
Mon amour, la vie est sans saveur.
Loin de toi, mon amour,
Je ne sais pas vivre.
Auteur non identifié. Neste dia nevoento (1963?).
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Auteur non identifié. En ce jour brumeux, trad. par L. & L. de Neste dia nevoento (1963?).

Écran-titre de l'émission « Carte blanche à Manos Hadjidakis », France, Radiodiffusion télévision française (RTF), 1963 (capture d’écran)

Carte blanche à… était une série d’émissions de divertissement produite par la RTF (Radiodiffusion-télévision française), dont une célébrité invitée composait le programme, pour lequel il recevait « carte blanche ». On peut, à partir de diverses sources, dont le site officiel consacré à Mános Hadjidákis, reconstituer partiellement le sommaire du numéro qui lui était consacré. Il avait convié plusieurs artistes, d’horizons divers, à chanter quelques-unes de ses compositions : Georges Moustaki, par exemple, pour deux chansons dont La pierre, adaptation française de Η πέτρα [I pétra] ; Melína Mercoúri bien sûr, une de ses interprètes de prédilection ; ou encore Lale Andersen (1905-1972), la créatrice de Lili Marleen, pour Το ναυτάκι [To naftáki], chanté en allemand (et un peu en français) sous le titre Matrosen (« Matelots »). Et donc sans aucun doute Amália Rodrigues pour Neste dia nevoento, qu’il semble avoir composé expressément pour elle à l’occasion de cette Carte blanche.

On trouve aussi sur le Web une interprétation de Neste dia nevoento par Teresa Salgueiro, enregistrée lors d’un gala d’hommage à Mános Hadjidákis organisé en 2004 près d’Athènes à l’initiative du violoniste belge Wouter Vandenabeele (vidéo ci-dessous). La voix est belle, les notes sont exécutées à la perfection, le texte bien articulé : voilà tout ce qu’on peut en dire.

Dans la vidéo ci-dessous, Neste dia nevoento par Teresa Salgueiro débute à 1h 25min 18s ; à signaler aussi une interprétation particulièrement efficace de I ragazzi giù nel campo, paroles italiennes de Pasolini, par Lucilla Galeazzi (à 1h 31min 11s).

Ο Κόσμος και ο Μάνος Χατζιδάκις [O kósmos kai o Mános Chatzidákis]. Χρήστος Φασόης [Chrístos Fasóīs], réalisation. Production : Grèce, ΕΡΤ (Ελληνική Ραδιοφωνία Τηλεόραση ) [ERT (Ellīnikí Radiofōnía Tīleórasī)], 2004.
Captation : Grèce, Βύρωνας [Výrōnas], Θέατρο βράχων « Μελίνα Μερκούρη » [Théatro vráchōn « Melína Merkoúrī], 2004.
Olla Vogala, ensemble instrumental ; Wouter Vandenabeele, direction ; Beata Palya, Kari Bremnes, Faith Kemama, Stella Khumalo, Khululiwe Sithole, Catherine Delasalle, Eda de Roovere, Teresa Salgueiro, Lucilla Galeazzi, chant.

La petite Rallou

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Restons un peu en Grèce, en compagnie de Mános Hadjidákis : Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú] (« La petite Rallou ») est une de ses chansons connues. Composée sur un poème de Níkos Gátsos, elle a été créée en 1971 par Μανώλης Μητσιάς [Manōlīs Mītsiás] dans un album conçu et dirigé par Hadjidákis lui-même, intitulé Της γης το χρυσάφι [Tīς gīς to chrysάfi] (« L’or de la terre »). Cette version de Fléry Dandonáki, enregistrée elle aussi sous la direction de Hadjidákis, lui est postérieure d’un an.

Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ntantōnákī] (Fléry Dandonáki) (1937-1998)Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú]. Poème de Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), musique.
Φλέρυ Νταντωνάκη [Fléry Ntantōnákī] (Fléry Dandonáki), chant ; Βασίλης Τενίδης [Vasílīs Tenídīs], arrangements ; Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), direction. Enregistrement : Grèce, 1972.
Extrait de l’album : Οι γειτονιές του Φεγγαριού [Oi geitoniés tou Feggarioú] + Χωρίον ο πόθος [Chōríon o póthos] / Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis). Grèce, ℗ 1977.


Σαράντα παλληκάρια στην άκρη του γιαλού
επαίξανε στα ζάρια τη μικρή Ραλλού
σ’ ανατολή σε δύση σε κόσμο και ντουνιά
ρωτάν ποιος θα κερδίσει την ομορφονιά

Quarante jeunes hommes sur le rivage de la mer
Jouaient aux dés la petite Rallou.
D’ouest en est et sur toute la terre
On veut savoir à qui échoira cette beauté.

Μικρό το καλοκαίρι μεγάλος ο καιρός
κανείς όμως δεν ξέρει ποιος θα `ναι ο τυχερός
σαράντα παλληκάρια στην άκρη του γιαλού
επαίξανε στα ζάρια τη μικρή Ραλλού

L’été est court, le temps est long,
Mais nul ne sait à qui la chance sourira.
Quarante jeunes hommes sur le rivage de la mer
Ont joué aux dés la petite Rallou.

Σαράντα παλληκάρια με λιονταριού καρδιά
ερίξανε στα ζάρια μια τρελή βραδιά
ζηλεύει το φεγγάρι και στέλνει απ’ τα βουνά
το μαύρο καβαλάρη που μας κυβερνά

Quarante jeunes hommes aux cœurs de lion
Une nuit de folie, ont jeté les dés.
La lune, jalouse, fait venir des montagnes
Le noir cavalier qui nous gouverne tous.

Κι ο χάροντας σαν φίδι τραβάει την κοπελιά
σ’ αγύριστο ταξίδι σ’ ανήλιαγη σπηλιά
σαράντα παλληκάρια στην άκρη του γιαλού
εχάσανε στα ζάρια τη μικρή Ραλλού

Et Charon, tel un serpent, emporte la jeune fille
Pour le voyage sans retour vers la grotte obscure.
Quarante jeunes hommes sur le rivage de la mer
Ont perdu aux dés la petite Rallou.
Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) (1911 ou 1914-1992). Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú] (1971?).
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Νίκος Γκάτσος [Níkos Gkátsos] (Níkos Gátsos) (1911 ou 1914-1992). La petite Rallou, traduit de : Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú] (1971?) par L. & L., à partir d’une traduction espagnole (source : stixoi.info)

Le compositeur en a par la suite donné une version instrumentale pour piano seul (qu’on peut entendre ci-dessous), tandis que des interprètes tels que Nana Mouskouri ou Georges Dalaras ont intégré la chanson à leurs répertoires respectifs.

Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis) (1925-1994)Η μικρή Ραλλού [Ī mikrī Ralloú]. Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), musique.
Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis), piano. Enregistrement : Athènes (Grèce), 1983.
Extrait de l’album : 30 νυχτερινά [Triánta nychteriná] / Μάνος Χατζιδάκις [Mános Chatzidákis] (Mános Hadjidákis). Grèce, ℗ 1983.

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